Le village s’apprête à célébrer les festivités du millénaire du rattachement du Cotentin à la Normandie et vit au rythme des jours de l’été 1933.
Le quotidien de ses habitants est fait de labeur. L’arrivée au pouvoir du nouveau chancelier allemand, Adolphe Hitler, alimente, un peu, les conversations sur la place du village... Mais l’Allemagne c’est loin et en France c’est la fin des années folles. Dès lors, l’humeur est plutôt à la fête et on se réjouit de célébrer le millénaire.
On y rencontre le maire et son conseil municipal qui se demande si la fée électricité ne devrait pas arriver au village. Il y a le curé qui s’évertue à inciter ses paroissiens à célébrer Bertrade, la Sainte du village. Il y a le médecin qui organise le dispensaire car on déplore une épidémie de tuberculose. Du coup il se pose la question si on ne devrait instituer le port d’un masque de protection (précurseur, n’est-il pas !)
La vie économique se fait autour de ses commerces (épicerie, boulangerie, auberge…), de ses artisans (forgerons, maréchal-ferrant, bourrelier, charron, potier, vannier…), de ses exploitations agricoles…
Les habitants, pour participer aux fêtes du millénaire, organisent des quêtes, montent des ateliers de fabrication de chars et de drakkars à la gloire de leurs ancêtres.
Archives de la Manche/conseilDép.9Nnum_3839 - Photo retouchée
Cet été 1933 est toutefois particulier car si les villageois sont tout à leur joie de célébrer ce millénaire, il est des familles qui voient là l’occasion de régler des comptes qui remontent à … 933… Ce sont les familles LEFORT (agriculteur), LENOIR (épicier) et DEREVIERS (aubergiste)
Ici, le temps est au réjouissance. Le chef du village, HUGUES LE PECHEUR dont l’épouse s’appelle EMMA d’origine nordique, marie son fils GOTFRIED LE BON Bertrade, la fille de GILBERT LE FORT Baron local et de son épouse ERMENGARDE.
Cette jeune femme a un destin étonnant. Elle sera canonisée. On retrouve sa descendance lors des festivités de 1933. Dans le même temps, les villageois s’interroge sur les conséquences du rattachement du Cotentin et de l’Avranchin à la Normandie.
Par ailleurs, en pleine évangélisation, des moines luttent contre le paganisme des normands. On y voit des scènes d’évangélisation pour lutter contre des croyances mécréantes. Et pour faire bonne figure, des sorciers « normands » invoquent les dieux vikings.
On note une tension dans les différents camps, ce qui amène des négociations : les bretons à qui on retire le Cotentin et l’Avranchin; le Roi de France qui apporte cette contrée mais à condition que les normands la défendent contre les intrusions; les normands qui espèrent tirer le meilleur parti de cet échange; les villageois qui se demandent à « quelle sauce » ils vont être mangés.
Mais, au final, et selon nos propres archéologues, c’est bien ici, dans ce village du Cotentin, que fût conclu le traité entre le Roi Raoul et Guillaume Longue-Epée, qui a dessiné les contours de la Normandie telle qu’on la connaît aujourd’hui. Et ça c’est pas rien !